L’adduction d’eau potable en RDC : un défi humanitaire que relèvent les ONG

Contexte : un besoin vital encore non satisfait

La République Démocratique du Congo (RDC), bien que dotée d’importantes ressources hydriques, fait face à une crise chronique d’accès à l’eau potable. Selon les données de l’UNICEF et de l’OMS, plus de 50 % de la population congolaise n’a pas accès à une source d’eau potable sûre et fiable. Ce déficit affecte profondément la santé publique, l’éducation, la situation des femmes, et le développement économique local.

Face à cette réalité alarmante, les Organisations Non Gouvernementales (ONG) jouent un rôle crucial en initiant, finançant et mettant en œuvre des projets d’adduction d’eau potable dans les zones les plus vulnérables du pays.

Le rôle des ONG : des acteurs de terrain incontournables

Les ONG interviennent là où les infrastructures publiques sont absentes ou défaillantes. Leur mission consiste à :

• - Identifier les zones critiques en matière d’accès à l’eau (villages, quartiers urbains défavorisés, camps de déplacés) ;

• - Étudier la faisabilité des solutions (forage, puits, systèmes de captage de sources naturelles) ;

• - Installer des infrastructures d’adduction (pompes manuelles ou solaires, bornes-fontaines, réservoirs d’eau) ;

• - Former les communautés locales à la gestion, l’entretien et la durabilité des installations.

  
  

Ces projets sont souvent accompagnés de campagnes de sensibilisation à l’hygiène et à la bonne utilisation de l’eau.

Exemples de réalisations

Des ONG telles que Caritas Congo, Mercy Corps, ACTED, Oxfam ou encore des ONG locales comme GLORIA ont réalisé de nombreux projets d’adduction d’eau à travers le pays :

• En Ituri et au Nord-Kivu, plusieurs camps de déplacés ont été équipés de forages avec pompes solaires.

• À Kasaï-Central, des villages enclavés bénéficient désormais de puits protégés et de formations sur l’assainissement.

• À Kinshasa, certains quartiers périurbains ont vu s’installer des mini-réseaux de distribution communautaire d’eau.

Impact sur les communautés

L'accès à une eau potable a un impact immédiat et durable :

• Réduction drastique des maladies hydriques (choléra, typhoïde, diarrhée) ;

• Allègement de la charge des femmes et des enfants, qui n'ont plus à marcher des kilomètres pour aller puiser de l’eau ;

• Meilleure scolarisation des enfants grâce à une hygiène améliorée dans les écoles ;

• Développement d’activités génératrices de revenus (jardins maraîchers, élevage, artisanat) grâce à l’eau disponible localement.

Défis persistants

Malgré les efforts des ONG, plusieurs défis subsistent :

• Insécurité dans certaines zones, rendant les interventions difficiles ;

• Manque de financement durable pour l’entretien des équipements ;

• Climat difficile (saisons sèches prolongées, nappes phréatiques profondes) ;

• Coordination insuffisante entre les ONG et les autorités locales.

Vers des solutions durables

Pour garantir la durabilité des projets, plusieurs approches sont mises en œuvre :

• Appropriation communautaire : les comités locaux de gestion de l’eau (COGEPE) assurent la maintenance des infrastructures ;

• Technologies adaptées : pompes manuelles robustes, systèmes solaires autonomes, filtres biosable ;

• Partenariats public-privé : certaines ONG collaborent avec des entreprises ou les régies de l’eau pour étendre les réseaux.

Conclusion

L’adduction d’eau potable est un levier fondamental pour le développement humain en RDC. Grâce à l’engagement et à l’expertise des ONG, des milliers de familles congolaises retrouvent la dignité et l’espoir d’un avenir plus sain. Il est essentiel de renforcer ces actions, d’y associer les pouvoirs publics et les bailleurs, pour qu’un jour, chaque Congolais ait accès à une eau propre, près de chez lui.